Rapport de l’atelier de formation sur la protection des défenseurs des droits humains organisée par la CIDDH avec l’appui financier de la Fondation Front Line

La Coalition Ivoirienne des Défenseurs des Droits Humains (CIDDH) a organisé, avec l’appui financier de la Fondation Front Line, organisation internationale de protection des défenseurs des droits humains, un atelier de formation les 12, 13 et 14 Août 2009 sur le thème : « La protection des défenseurs des droits humains ».

Cet atelier, qui s’est tenu au Centre Africain de Management et de Perfectionnement des Cadres (CAMPC), situé au sein de l’Université Nationale d’Abidjan- Cocody, vise à aider les défenseurs des droits de l’homme à utiliser de manière efficace les procédures et mécanismes internationaux de protection des droits de l’homme.

Cet atelier auquel ont participé 20 défenseurs issus des organisations de droits humains de la Côte d’Ivoire, a connu deux temps forts, à savoir la cérémonie d’ouverture et la formation proprement dite. Toutefois, il convient de souligner que l’atelier s’est déroulé sur trois jours.

 A l’ouverture, Trois (03) allocutions ont été prononcées au cours de la cérémonie d’ouverture. Cette série d’allocutions a été introduite par Madame COULIBALY Mata, Coordinatrice de la Coalition Ivoirienne des Défenseurs des Droits Humains (CIDDH). Après avoir souhaité la bienvenue à ses invités, elle a rappelé les objectifs communs de la CIDDH et de la Fondation Front Line. Selon elle, ces deux structures visent à promouvoir et à protéger les droits des défenseurs des droits humains (DDH). C’est à juste titre que la Fondation Front Line, dans sa politique d’assistance et de secours aux DDH en danger, a financé cette activité de la CIDDH.

Parlant de l’animation de cette activité, la Coordonnatrice a souligné que la CIDDH a fait appel à des experts et spécialistes  des droits humains et en formation sur la question sécuritaire. Ces spécialistes sont issus des organisations sœurs de l’Afrique. S’adressant aux participants à cet atelier, elle a mentionné les différents aspects des droits humains et de la sécurité des DDH qui seront abordés au cours des sessions de formation. Pour finir, elle a réitéré ses remerciements à l’endroit de la Fondation Front Line pour sa contribution au renforcement des capacités des Coalitions des DDH, notamment la CIDDH.

Poursuivant la série des allocutions, Monsieur Ali OUATTTARA, Président de la Coalition Ivoirienne pour la Cour Pénale Internationale (CICPI), a fait l’historique de la création des réseaux et coalitions des DDH à travers le monde, notamment la CIDDH en 2004.

Après ce rappel, il a salué le chemin parcouru par celle-ci et a invité les DDH à la soutenir. Aux autorités gouvernementales, il a demandé «  de faciliter le travail des acteurs des DH » conformément aux articles 2, 9, 12, 14 et 15 de la Déclaration sur les DDH. Aussi, les a-t-il encouragé « à adopter les mesures législatives, administratives et autres nécessaires, pour assurer la garantie des droits et libertés de tous, en particulier des DDH ».

Il a clos ses propos par un hommage aux différents coordinateurs qui se sont succédé à la tête de la CIDDH,à savoir Messieurs AGLEBE Koffi et TRAORE Tidiane Sékou, sans oublier l’actuelle Madame COULIBALY Mata.

Terminant la série d’allocutions, Docteur Joseph ACKA, Directeur de la règlementation et de la promotion des droits de l’homme, représentant le Garde des sceaux, Ministre de la justice et des droits de l’homme, s’est réjoui de l’initiative de la CIDDH. Par ailleurs, il a relevé le travail colossal abattu par les DDH dans la lutte contre les violations des droits humains à travers le monde nonobstant les dangers auxquels ils sont exposés. En reconnaissance de tous ces efforts fournis, il a réitéré le soutien de Monsieur le Garde des sceaux, Ministre de la justice et des droits de l’homme. Souhaitant plein succès aux travaux, il a consacré à la formule en déclarant ouvert le présent atelier de formation pour la protection des défenseurs des droits humains, organisé par la CIDDH.

La cérémonie d’ouverture a pris fin par un cocktail. Après cette pause, les participants ont pris part aux premières sessions de formations.

Au cours de cet atelier, deux sessions de formation ont été donnée. Le module LA SESSION INTRODUCTIVE a suscité un engouement des participants dont les attentes se résument au renforcement de leurs capacités. Ce besoin se traduit tant au niveau de la connaissance des textes nationaux et internationaux, qu’à celui des stratégies de sécurité et de protection des  DDH. Toutefois, les formateurs ont précisé que cet présent atélier mettra l’accent plus sur les stratégies de sécurité et de protection des DDH.

Par ailleurs, Abordant la première session intitulée « comprendre la sécurité », les participants, après avoir défini le concept de sécurité, ont été repartis en trois groupes. Chaque groupe a réfléchi sur une série de questions précise.

A l’instar de la session précédente, les participants ont été divisés en deux groupes. Cette session sur l’évaluation du risque a débuté la définition des termes suivants :

  •  Menace (M) qui renvoie à la peur, à la crainte dans l’exercice d’une activité. Il a été surtout défini comme la déclaration d’intention ou l’indication de la commission d’un préjudice.
  • Capacité (C) définie comme l’aptitude à faire face à quelque chose ; mieux comme toute ressource (y compris les aptitudes et les contacts) permettant d’accroitre la sécurité.
  • Vulnérabilité (V) qui est un déficit, une faille, un ensemble de facteurs rendant possible la matérialisation d’un préjudice et qui peut conduire à un  préjudice encore plus important.
  • Risque (R) qui est la possibilité de la survenance d’un préjudice. De manière arithmétique, le risque est égal :

Au terme de ces définitions, les participants sont convenus de la nécessité de l’analyse des risques encourus, des menaces imminentes, de la vulnérabilité face aux menaces et surtout leur capacité à y faire face pour mener à bien leurs activités. Quant aux travaux en atelier, il ont consisté à ressortir les différentes menaces auxquelles font face les organisations, leurs vulnérabilités et leurs capacités à y faire face et d’en déduire le degré de risque.

En rapport à cette instruction, le sujet de réflexion du Groupe 1 se présentait comme suit : « Le risque principal de votre organisation est une rafle sur votre bureau par la police. Le bureau a été sous la surveillance pendant un mois et on vous a envoyé une lettre anonyme qui dit que votre organisation doit arrêter ses activités ».

Conformément à l’évolution du programme, la session 3 a porté sur l’évaluation des menaces. Après avoir situé l’objectif principal des menaces qui est de dissuader les défenseurs des droits humains à ne pas exercer leurs activités, les participants ont constitué deux groupes de travail.

Cet atelier de formation des défenseurs des droits humains a permis de constater l’intérêt et l’engouement de ces derniers. Cela s’est traduit par le surplus de participants contrairement au nombre initialement prévu malgré la grande rigueur dont a fait montre les organisateurs (prévu pour 12 personnes, cet atélier a vu la participation de 19 personnes). A cela, il faut ajouter leur assiduité et leur participation active. Rappelons que la méthode utilisée pour la formation, la méthode participative, y a énormément contribué.

A la fin de cet atelier de formation, les recommandations suivantes ont été adressées :

A la fondation Front Line ;

–          Organiser à l’attention des DDH une formation des formateurs

–          Appuyer la CIDDH dans ses initiatives de formation des DDH

–          Conduire d’autres séances de formations à l’endroit de d’autres bénéficières

–          Je souhaiterais vivement bénéficier de d’autres sessions de formations complémentaires en vue de renforcer mes capacités afin d’être plus éfficace sur le terrain

 

A la CIDDH ;

–          Elargir cette formation à un grand nombre de DDH

–          Continuer sa politique de formation

–          Veiller au suivi de cette formation

–          Mettre en place un plan de sécurité global

Aux participants ;

–          Restituer cette formation au niveau de leurs différentes organisations

–          Mettre en place un plan de sécurité personnel et organisationnel

 

 

 

 

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